W Orionis : L’ABC des AGB

Les étoiles rouges fascinent les astronomes amateurs, mais pas seulement. L’étoile rouge est un des symboles les plus utilisés dans le monde (politique, religion…). Les étoiles rouges que l’on peut voir dans le ciel sont souvent apolitiques et dans une phase instable de leur « vie », elles intéressent beaucoup les astrophysiciens. Je vais vous parler aujourd’hui de W Orionis, une discrète étoile rouge de 5e magnitude, distante de 1300 années-lumière de nous. Elle est localisée à droite de la constellation d’Orion, dans le prolongement de l’arc d’Orion.

Mais laissez-moi tout d’abord vous rappeler l’évolution générale des étoiles de masse comprise entre 0,4 et 8 fois la masse du soleil, donc de notre Soleil aussi.

Attention, il faut se concentrer ! Aidez-vous de l’image ci-dessus. Dans la phase (1), les étoiles « brûlent » l’hydrogène dans le cœur de l’étoile pour en faire de l’hélium. Il s’agit de réactions nucléaires de fusion, les étoiles sont des réacteurs nucléaires naturels. Cette phase est appelée « Séquence Principale ». C’est la phase de la « vie » d’une étoile qui dure le plus longtemps, le Soleil est actuellement dans cette phase, cela fait 5 milliards d’années que cela a commencé, et cela va durer encore autant de temps. Dans la phase (2), appelée phase « Géante Rouge », qui ne durera que 300 millions d’années pour le Soleil, il n’y a plus d’hydrogène dans le cœur de l’étoile qui est composé maintenant d’hélium. L’hydrogène « brûle » sur une couche en surface du cœur d’hélium. L’étoile devient beaucoup plus lumineuse, jusqu’à 2000 fois pour le soleil, ce qui repousse les couches de gaz externes de l’étoile, elle se gonfle considérablement, le Soleil sera jusqu’à 200 fois plus grand, d’où son nom de « Géante », et elle se refroidit en surface, d’où son nom de « Rouge » (contrairement aux robinets, bleu c’est chaud et rouge c’est froid). Dans la phase (3) appelée « Branche Horizontale », l’hélium dans le cœur de l’étoile brûle pour produire du carbone et de l’oxygène. Dans la phase (4), quand l’hélium du cœur est épuisé, la combustion de l’hélium se poursuit en surface du cœur. Cela se produit en même temps que la combustion de l’hydrogène sur une couche plus éloignée du cœur. L’étoile gonfle considérablement, jusqu’à 300 fois sa taille actuelle pour le Soleil, c’est la phase « AGB » pour « Asymptotic Geant Branch » (branche asymptotique des géantes). Cela se produit peu de temps avant que l’étoile éjecte une grande partie de son atmosphère, et que cela finisse par une jolie « Nébuleuse Planétaire » (5). L’étoile « meurt ». Il ne reste que son cœur, une étoile naine, très chaude, c’est une étoile blanche (chauffée à blanc), c’est donc une « Naine Blanche ».

W Orionis est une étoile ressemblant beaucoup au Soleil, mais elle est beaucoup plus âgée, elle a plus de 10 milliards d’années, elle est dans la phase AGB. Elle est donc en train de brûler de l’hydrogène et de l’hélium dans deux couches séparées. Elle a énormément enflé, elle éjecte beaucoup de gaz dans l’espace et dans relativement peu de temps, entre demain et dans 50 millions d’années, elle formera une superbe nébuleuse planétaire. Je suis impatient de la voir !! Comparée à M57 (nébuleuse de la Lyre située au double de distance), la nouvelle nébuleuse sera 2 fois plus grande et 4 fois plus lumineuse. W Orionis est aussi une étoile carbonée. Est-ce que cela veut dire que toutes les étoiles AGB sont des étoiles carbonées ? Non. On observe que certaines AGB sont « polluées » par du carbone. Pourquoi ? On ne sait pas vraiment ! Peut-être le signe que la fin est proche ? On sait qu’il y a beaucoup de carbone dans le cœur de l’étoile. L’observation de ce carbone en surface signifie évidemment qu’il y a eu un mélange entre les couches profondes de l’étoile et sa surface. Oui mais voilà, en principe cela n’est pas possible. Il y a deux solides barrières entre ces zones, les deux couches de combustion de l’hélium et de l’hydrogène. Allez traverser deux réacteurs nucléaires vous ! Pourtant cela se produit ! Un sérieux indice qu’il se passe des choses intéressantes dans ces étoiles ! D’ailleurs, W Orionis est aussi une étoile variable. Je vous en reparlerai… En attendant, je lance un nouveau défi aux amateurs. Qui fera d’aussi belles observations, dessin ou photo, que celles montrées ci-dessous ?

Crédit : Image de (Sky Map) sur http://www.unsaltonelcielo.it/w-orionis-la-stella-di-natale-2014/

Crédit : Aquarelle. Avec l’aimable autorisation de Michel Deconinck – Aquarellia Observatory – https://astro.aquarellia.com/

 

 

 

Jumelage avec Rose City Astronomers – RCA club sister

À l’heure où les yeux du monde entier sont rivés sur l’Amérique, notre club est heureux de développer de nouveaux liens d’amitié avec le club d’astronomie de Portland en Oregon.

L’Astroclub de la GIRAFE organise les RAC « Rencontres Astronomiques du Calvados » depuis de nombreuses années pour favoriser les échanges entre passionnés d’astronomie.

Notre club est, depuis sa création, basé sur des valeurs humanistes de partage. En effet, nous sommes ouverts aux échanges entre membres et clubs. Nous avons des échanges privilégiés avec quelques clubs français. Mais l’amitié n’a pas de frontière, surtout quand il s’agit de partager une même passion.

Grâce à des liens qui se sont tissés à l’occasion de l’éclipse de soleil du 21 août 2017, entre Dawn de Rose City Astronomers en Oregon (USA) et Suzelle, puis avec Patricia et Bill lors de leur voyage en France en novembre 2019, il a été décidé de formaliser un partenariat durable entre Rose City Astronomers et l’Astroclub de la GIRAFE.

Rose City Astronomers (RCA) a attribué à l’Astroclub de la GIRAFE le titre de « Club Sister » : Il s’agit d’une reconnaissance d’une relation qui s’est déjà développée entre deux ou plusieurs personnes de différents clubs qui ont formé une véritable amitié et souhaitent étendre cette amitié à leurs clubs respectifs. RCA entretient également depuis de nombreuses années une relation amicale avec un club d’astronomie d’Amérique du Sud situé à Mendoza, en Argentine.

Pour sceller l’accord, un membre de chaque club devient membre de l’autre club et a accès à tous les privilèges de membre. Rose City Astronomer nous offre un accès à leur forum, le magazine, la mise à disposition d’un télescope si jamais nous avions la chance de les visiter en Oregon et à leurs conférences en direct en visioconférence, etc. L’Astroclub de la GIRAFE en fera autant en retour.

Une équipe de membres peut aider à faciliter la relation en partageant des nouvelles, des photos, mais au moins une personne est inscrite comme membre de l’autre club. Suzelle a été désignée pour faire le lien entre les deux clubs mais il serait judicieux qu’elle puisse être aidée par d’autres membres intéressés pour développer les liens d’amitié entre nos clubs.

Dawn, Patricia et Bill sont maintenant destinataires des messages de la liste de diffusion du club et pourront suivre la vie de notre club avec la lettre mensuelle, les partages de photos et actualités sur nos différents ateliers qui reprendront dès que la crise sanitaire le permettra.

En retour, n’importe qui de notre club peut envoyer des informations de France à Dawn qui les partagera (avec crédit) sur leurs réseaux sociaux RCA, cela ne pourra que fructifier les échanges. Aux États-Unis, ils ne reçoivent pas souvent de nouvelles de l’ESA, mais essentiellement de la NASA et Space-X. Peut-être que le nouveau partenariat signé cette semaine entre la NASA et l’Europe pour revenir sur la Lune sera l’occasion d’enrichir nos liens.

Les images du ciel avec un décor français sont bien accueillies sur le site Facebook de RCA. Grâce à ce partenariat, vous aurez aussi l’occasion de découvrir les talents de leurs astrophotographes.

Pour vous donner envie de contribuer à cette nouvelle aventure, je vous invite à visiter leurs sites :

https://www.rosecityastronomers.net/

https://www.facebook.com/rosecityastronomers/

Un grand merci à Suzelle pour son implication dans ce beau projet de jumelage et pour son aide précieuse afin de pouvoir le mener à bien.

Enfin pour ceux qui comme moi ont oublié leurs cours d’anglais, les traducteurs automatiques que l’on trouve sur Internet sont d’une efficacité redoutable et font tomber les barrières de la langue de Shakespeare…

Bon dimanche et prenez soins de vous, de vos proches et des autres.

 

As the eyes of the whole world are on America, our club is happy to develop new friendships with the Portland Astronomy Club in Oregon. I invite you to discover the activities of this dynamic club on the West Coast of the United States by consulting their website and their Facebook.

 

Le fer c’est bien, mais le faire, c’est mieux. SN1572 : Un défi pour les astronomes amateurs

Aujourd’hui, petit clin d’œil à Bourvil et à Popeye. Soutenant la tour Eiffel, vous protégeant dans votre voiture, armant le béton des bâtiments, colorant la planète Mars, retenant l’oxygène dans l’hémoglobine de votre sang, le fer est un des éléments chimiques les plus abondants dans l’Univers. Rappelez-vous que le centre de la Terre est composé principalement de fer. Parfois même il nous tombe des météorites de fer ! Mais jamais d’or malheureusement… Nous pensons aujourd’hui que les atomes de fer ont été forgés dans des explosions d’étoiles appelées « Supernovae de type Ia ».

Supernova est un terme que vous connaissez certainement, rien à voir avec la super mamie du même nom. Il existe principalement deux types de supernovae, le type 1 (I) et le type 2 (II). Quelle est la différence ? La seconde correspond à l’effondrement d’une étoile massive sur elle-même. Pour la première, à l’opposé, il s’agit d’une étoile légère, naine, sur laquelle « tombe » petit à petit de la matière provenant généralement d’une étoile compagnon. Lorsque la masse totale de l’étoile naine atteint une certaine limite théorique, appelée masse de Chandrasekhar, du nom du physicien indien qui calcula cette limite pour la première fois, des réactions nucléaires s’emballent, l’étoile explose brusquement. Les éléments chimiques composant l’étoile, principalement de l’oxygène et du carbone, sont transformés en éléments plus lourds, principalement du fer, le tout est éjecté à très grande vitesse dans l’espace, à plus de 10 000 km par seconde !! (Le tour de la Terre en 4 secondes)

Oui mais voilà, nous ne sommes pas certains de ce scénario, c’est la Science. Il pourrait aussi s’agir d’un scénario complètement différent, la collision de deux étoiles naines blanches. Nous l’apprendrons certainement bientôt dans de nouvelles observations astronomiques. Mais le résultat est le même, le fer que nous utilisons chaque jour sur Terre a été synthétisé principalement dans une supernova de type I. La prochaine fois que vous toucherez du fer, essayez d’imaginer un morceau d’une étoile naine et l’extrême violence de l’explosion.

Il y a beaucoup d’étoiles naines blanches dans notre ciel, mais elles sont très faiblement lumineuses et aucune n’est visible à l’œil nu. En fait le ciel est composé essentiellement d’étoiles invisibles, blanches ou rouges. Si nous regardons l’étoile la plus brillante du ciel, Sirius, juste à côté d’elle se trouve une étoile naine blanche, qui peut être observée avec un grand télescope. Peut-être qu’un jour nous verrons une supernova se produire sur cette étoile.

Crédit: NASA, ESA, H. Bond (STScI) and M. Barstow (University of Leicester)

En 1572 l’astronome danois Tycho Brahe a eu la chance d’en voir une. Il publie sa découverte dans un livre, « De Stella Nova », la « nouvelle étoile », une révolution scientifique puisque l’on pensait le ciel immuable. Aujourd’hui, les restes de cette explosion historique (SN1572) sont malheureusement très difficiles à observer. Ils ont été retrouvés en 1952 sous la forme d’un signal radio, situé dans la constellation de Cassiopée à plus de 7 500 années-lumière. En photo, c’est une très faible nébuleuse (nuage) qui ressemble à une assiette de spaghettis à la sauce ferrugineuse.

Crédits : X-ray: NASA/CXC/SAO; Infrared: NASA/JPL-Caltech; Optical: MPIA, Calar Alto, O. Krause et al.

Grandeur et décadence. Pour la trouver, il vous faudra un très grand télescope et un long temps de pose avec un capteur photo. Rien ne vous interdit de pointer l’objet et d’imaginer qu’il y eu là une explosion aussi lumineuse que la Galaxie toute entière.

 

Mars : De la rouille dans l’Espace

La planète Mars est actuellement visible à l’œil nu dans le ciel nocturne, vous ne pouvez pas la manquer, vers minuit c’est le second astre le plus brillant du ciel après la Lune. Elle est au plus proche de la Terre en ce moment, profitez-en.

Crédit : Photo de Mars par Jean-Charles Faré, membre de l’association, via un télescope C14

D’un éclat rouge orangé, rappelant la couleur du sang, Mars était le Dieu des guerriers chez les romains. Sa couleur est due à sa composition chimique. Contrairement aux étoiles carbonées dont la couleur rouge est due aux atomes de carbone (voir mon billet précédent), Mars est rouge parce qu’on y trouve beaucoup d’oxyde de fer. Mars est une planète rouillée ! La couleur rouge du sang est aussi en partie due à la présence de fer dans l’hémoglobine.

Il faut s’imaginer cette lumière qui a beaucoup voyagé. Elle est partie du soleil, elle a voyagé pendant 15 minutes jusqu’à atteindre Mars, elle s’est réfléchie à la surface de la planète sur un grain de sable, ou sur un petit caillou, le reflet de cette lumière est reparti dans le ciel, a voyagé encore pendant 7 minutes, a traversé l’atmosphère de la Terre et a fini son voyage dans votre œil ! Et vous prenez conscience : « Quelle fantastique immersion dans l’espace ! ».

Mars c’est aussi un voyage dans le temps. En 1609 Galilée observe pour la première fois le ciel avec une lunette de son invention. Il fait de nombreuses découvertes, c’est une révolution scientifique ! La même année se produit une seconde révolution. Kepler publie le résultat de ses travaux, basés sur des observations faites à l’œil nu de la planète Mars par l’astronome Tycho Brahe. Après avoir précisément calculé leurs trajectoires, Kepler déclare que les planètes se déplacent suivant des ellipses, et non sur des cercles ! La différence ? Six pour mille pour Mars. Regardez la différence sur l’image ci-dessous.

Pouvez-vous voir la différence entre le cercle bleu et l’ellipse en tirets rouge ? A peine ? C’est pourtant ce qu’a réussi Kepler. Cette incroyable histoire a été racontée magistralement dans un roman historique « Les Somnambules : Essai sur l’histoire des conceptions de l’Univers » écrit par Arthur Koestler, que je vous recommande vivement.

Comment cela a été possible ? Comment Kepler a-t-il pu voir une différence aussi faible sans instrument d’observation ? Je me suis longtemps posé la question. Serions-nous capables de faire de même aujourd’hui ? La réponse est oui, et même aisément. Sur l’image ci-dessous j’ai tracé en rouge la trajectoire de Mars par rapport aux étoiles, et en bleu la trajectoire de Mars si elle avait suivi un cercle parfait. Les trajectoires apparentes dans le ciel se séparent par quelques degrés dans le ciel, c’est-à-dire par une différence de quelques fois la taille apparente de la Lune.

Admirez Mars ! et à travers elle les atomes de fer, la vie, et les somnambules qui ont patiemment observé le ciel !

 

Les étoiles carbonées. Des rubis dans le ciel.

Il y a quelque temps, lors d’une sympathique soirée d’observation organisée par l’association, quelqu’un pointa son télescope de type Dobson sur une magnifique étoile d’un rouge intense. Sur un écrin de velours noir était posé cet éclat de rubis rouge. A tous les coups l’on aime, on fait la queue pour l’admirer. C’est une étoile carbonée. Celle-là, comme ses sœurs, sont bien connues, répertoriée dans la longue liste des belles choses à voir dans le ciel nocturne. Puis, quelqu’un demande : « C’est quoi une étoile carbonée ? Euh…. ». Une étoile carbonée, comme son nom l’indique, est une étoile avec beaucoup de carbone à sa surface. Ce carbone forme des composés chimiques complexes, ce qui donne à l’étoile une atmosphère de « suie » et un aspect rouge saisissant. Les molécules de carbone absorbent fortement la lumière bleue et donnent aux étoiles une couleur rouge exceptionnellement profonde. Certes. Mais la raison de cet enrichissement en carbone ? Le carbone est le 5e élément le plus abondant de l’Univers. La suie et les diamants, tous deux composés de carbone, sont partout présents dans l’Univers ! La vie et les molécules organiques sont basées sur les atomes de carbone, l’un des éléments les plus importants pour la vie telle que nous la connaissons sur Terre. Sa grande abondance dans l’Univers et son origine ont été l’une des plus belles énigmes scientifiques. Pour fabriquer un noyau d’atome de carbone, il faut mettre 6 protons ensemble. Dans les étoiles, cela peut se faire progressivement, un proton à la fois. Mais, dans ce processus, il y a un blocage, les noyaux de 5 nucléons (5 protons ou neutrons) sont instables. En 1952, deux chercheurs en physique nucléaire, Salpeter et Hoyle conjecturent l’existence d’une réaction nucléaire, appelée « la triple capture alpha », la fusion simultanée de trois noyaux d’hélium 4, construisant un pont vers le carbone 12 (6 protons et 6 neutrons), via une résonance appelée « l’état de Hoyle », un processus nucléaire unique et une merveille de précision qui fut rapidement confirmée expérimentalement dans les accélérateurs de particules.

Connaissant le processus nucléaire produisant du carbone, la question était alors de savoir où et quand cette réaction avait eu lieu ? La réponse est venue récemment après l’observation que le carbone était arrivé relativement tardivement dans notre Galaxie. Les noyaux de carbone ont été forgés par des étoiles de faible masse, comme le Soleil.  Ces étoiles, après plusieurs milliards d’années, après avoir formé du carbone dans leur cœur, ont projeté le carbone dans l’espace. Cela se produit encore aujourd’hui, cela donne de belles images astronomiques d’objets appelés « nébuleuses planétaires ». C’est le destin des étoiles comme le Soleil. Quant aux étoiles carbonées ? Dans une phase qui se produit juste avant la nébuleuse planétaire, l’étoile s’enfle et se transforme en une immense étoile appelée « géante rouge ». On pense qu’une partie de sa matière interne, riche en carbone fraichement produit, s’est retrouvée mélangée avec l’enveloppe extérieure de l’étoile. Un drapeau rouge pour attirer les regards, juste avant le feu d’artifice final.

© apod.nasa

 

En couvre-feu : l’éclairage nocturne des villes et villages a-t-il encore un sens ?

Le confinement au printemps 2020 nous a beaucoup appris. Rester chez soi plusieurs semaines a eu des effets psychologiques négatifs évidents. Mais cette contrainte nous a aussi montré à quel point le ralentissement des activités humaines avait un impact positif sur la nature qui nous entoure. La faune et la flore ont connu à cette époque un développement que nous n’imaginions même pas. Amélioration de la qualité de l’air, retour des dauphins le long des côtes, transparence de la lagune à Venise… Les médias ont fait à l’époque une large place aux effets spectaculaires du confinement sur la santé de la planète.

Avec le couvre-feu les communes ont l’opportunité d’éteindre l’éclairage nocturne devenu inutile. Une décision qui irait dans le sens de la protection de la biodiversité. Et qui permettrait également de substantielles économies d’énergie et financières. Certaines villes n’ont pas attendu la pandémie pour prendre de telles initiatives.

De nouvelles initiatives voient le jour sur notre Région, l’astro-club de la girafe ne peut que s’en féliciter et encourager les élus à s’engager sur la durée dans ces démarches.

En France la lutte contre la pollution lumineuse est menée depuis 20 ans par l’ANPCEN. Son site internet fournit une multitudes d’informations à ce sujet. Pour les astronomes comme pour les simples amoureux du ciel nocturne, l’extinction de l’éclairage public serait aussi une aubaine. Imaginez-vous en train d’admirer le ciel nocturne depuis vos fenêtres comme si vous étiez dans un planétarium ! Constellations, étoiles et planètes seraient à portée de main. Chacun pourrait admirer Saturne, Jupiter et Mars actuellement visibles en début de nuit. Ou encore la Voie lactée avant que la lumière de la Lune n’en efface la trace. Comme le disait Guillaume Apollinaire, «Il est grand temps de rallumer les étoiles. »

extrait de l’article du blog  : https://blogs.futura-sciences.com