Médaille d’or pour US 708. L’étoile la plus rapide de la Galaxie.

Elle s’appelle US 708. Non, ce n’est pas une nouvelle autoroute américaine, comme son nom pourrait nous le faire croire. Il s’agirait plutôt d’une formule 1 de l’espace. Aux jeux galactiques, elle aurait la médaille d’or. En effet, US 708 est le nom de l’étoile la plus rapide de notre Galaxie. Ce bolide file à 998 km par seconde. Oui, par seconde ! A cette vitesse, rien ne peut la retenir, pas même l’attraction gravitationnelle de la Galaxie tout entière. Cette étoile finira par disparaître dans l’espace intergalactique.

Aujourd’hui, cette étoile se trouve déjà très loin de nous, un peu trop loin pour être mesuré directement avec le satellite GAIA par le principe de la parallaxe. On estime sa distance à plus de 27 000 années-lumière, c’est-à-dire 3 fois plus loin que Rho Cassiopée, l’étoile la plus lointaine visible à l’œil nu.

Vue de notre Galaxie par la tranche. Le point jaune représente notre Soleil à l’intérieur de notre Galaxie, et le point bleu l’étoile US 708, qui déjà s’échappe de la Galaxie. Simulation via le logiciel Celestia @ F. de Oliveira.

Vue par-dessus de notre Galaxie. Le point jaune représente notre Soleil et le point bleu l’étoile US 708. La zone en rouge est la position d’origine de l’étoile dans le plan galactique. A droite de notre Galaxie, le grand et le petit nuage de Magellan. Simulation via le logiciel Celestia @ F. de Oliveira.

L’étoile US 708 est donc totalement invisible à l’œil nu, sa magnitude apparente est de +18,7. C’est 30 millions de fois moins lumineux que l’étoile Véga. Il faudrait un télescope de 8 mètres pour la voir ! Cependant, il est possible de la photographier avec un télescope de 200 mm et un long temps de pose. En effet, dans un bon ciel et avec ce télescope il est possible de photographier des étoiles de magnitude +19 en 10 minutes d’exposition. Avis aux amateurs ! Une photo de cette étoile nous montre que c’est une très jolie étoile bleue perdue au milieu d’un champ de galaxies lointaines. C’est sa couleur bleue qui a attiré l’attention, d’où son nom de US 708, pour Ultra violet excess Starlike 708 (étoile avec un excès en ultra-violet).

L’étoile US 708 est un tout petit point bleu perdu au milieu d’un champ de galaxies lointaines. L’étoile est de magnitude +18,7, positionnée aux coordonnées : AD=9h33’21’’, DEC=+44°17’6’’. Elle est située à 10’ d’arc de l’étoile de 8e magnitude HIP 46820 (Hipparcos Star Catalogue).  Photo de @ https://www.google.com/sky/

Elle est située dans la constellation de la Grande Ourse, en bas à droite de la casserole. Le meilleur moment pour la photographier est en février, quand elle est au plus haut dans le ciel, quasiment au zénith en plein milieu de nuit.

Position de l’étoile US 708 dans la constellation de la Grande Ourse. Image simulée avec le logiciel Stellarium. @F. de Oliveira

Cette étoile est très bizarre. C’est une étoile naine, d’un tiers de la masse du Soleil. En surface, elle est constituée d’hélium, quasiment pur, chauffé à plus de 47 000 degrés. Des étoiles naines il y en a beaucoup dans notre Galaxie, on pense que 85% des étoiles sont des étoiles de masse inférieure à 0,4 fois la masse du Soleil. L’étoile US 708 ne fait donc pas figure d’exception. Dans le cœur de ces étoiles naines, l’hydrogène est transformé en hélium par réaction de fusion nucléaire. L’hélium ainsi produit au cœur de l’étoile, chaud, est transporté par convection thermique jusqu’à la surface de l’étoile. Ces étoiles finissent donc par être constituée entièrement d’hélium, y compris en surface. On pourrait donc penser que US 708 est une de ces étoiles classiques. Deux choses ne collent pas. D’une part la température, l’étoile US 708 est bien trop chaude. Elle devrait être rouge à 3 000 degrés, et non bleue à 47 000 degrés. D’autre part, la fusion nucléaire est si lente dans ces étoiles naines que cela prend des centaines de milliards d’années pour transformer tout l’hydrogène en hélium, c’est-à-dire une période de temps bien plus grande que l’âge de l’Univers.

Les modèles astrophysiques montrent que plus l’étoile est massive et plus cette transformation de l’hydrogène en hélium est rapide. Cela peut donc se passer en quelques millions ou milliards d’années si l’étoile est suffisamment massive. L’étoile US 708 est donc forcément le reste d’une étoile plus massive, qui a transformé son hydrogène initial en hélium, et dont une partie de la masse a été éjectée pour ne laisser que le cœur de l’étoile initiale, une étoile naine, dense, riche en hélium et très chaude comme observée. Ce scénario astrophysique est assez classique.

Vous vous demandez sûrement comment une étoile de cette masse a-t-elle pu être accélérée jusqu’à la vitesse folle d’un millième de la vitesse de la lumière ? Les chercheurs également ! Le scénario proposé est le suivant. Au départ il y avait deux étoiles massives tournant rapidement l’une autour de l’autre. L’étoile la plus massive s’est transformée en étoile naine après avoir expulsée son enveloppe. L’autre étoile a aussi perdu son enveloppe d’hydrogène, ne laissant que le cœur chaud d’hélium. Le gaz expulsé a été en partie absorbé par l’étoile naine compagnon, ce qui l’a rendue plus massive, ce qui a provoqué régulièrement des « mini » explosions appelées novae, jusqu’à ce que la masse totale de l’étoile dépasse la masse critique, dite « masse de Chandrasekhar », de 1,4 fois la masse du soleil, limite théorique de stabilité de ces étoiles, ce qui l’a fait exploser totalement.  C’est ce qu’on appelle une explosion « supernova de type Ia », une « supernova thermonucléaire ».

Imaginez un couple de deux patineurs se tenant par la main et tournant rapidement l’un autour de l’autre, et d’un coup, l’un des patineurs disparait. Le second patineur est donc lâché, expulsé à grande vitesse vers l’extérieur, comme par une fronde. C’est ce qui s’est passé pour cette étoile US 708. Son étoile compagne a soudainement explosé, disparu en un nuage de gaz, et l’étoile US 708 s’est trouvée éjectée à grande vitesse. La vitesse mesurée aujourd’hui étant très grande, la vitesse de rotation des étoiles était très élevée, le couple d’étoiles était donc très proche l’une de l’autre, à seulement 0,2 fois le rayon solaire. L’explosion s’est passée il y a 17 millions d’années. C’est dingue ce qu’on peut comprendre d’un tout petit point bleu perdu dans le ciel !

 

Références :

  1. GEIER, S., FÜRST, F., ZIEGERER, E., et al. The fastest unbound star in our Galaxy ejected by a thermonuclear supernova. Science, 2015, vol. 347, no 6226, p. 1126-1128.  Article
  2. Simbad
  3. Google
  4. Wiki
  5. Universguide

 

 

 

Eclipse partielle de soleil

Aujourd’hui était visible une éclipse partielle de soleil depuis la Normandie. Nous étions une dizaine à avoir répondu à l’invitation lancée par Pascal pour observer en commun cet événement. C’est avec grand plaisir que les personnes présentes se sont retrouvées en présentiel à la cote 112, après plusieurs mois d’interruption des activités pratiques.

Malgré la présence de nuages, nous avons pu observer par intermittence le phénomène. Six télescopes étaient installés pour l’occasion. Ils ont permis à quelques nouveaux membres de découvrir différents instruments et équipements pour observer le soleil en toute sécurité.

Olivier nous a montré que le contour de la Lune n’était pas totalement circulaire. Nous pouvions observer les aspérités liées au relief de la lune par projection sur le soleil.

Voici une photo réalisée par Pascal. De nombreux membres ont également observé et photographié l’événement. Voici un time lapse réalisé par Vincent.

 

 

 

Clin d’oeil à Thomas PESQUET

A l’heure où Thomas vient d’arriver dans la Station Spatiale Internationale, malgré la distance, les amateurs d’astronomie gardent le contact…

Vendredi, il y avait un beau transit de l’ISS devant le soleil, visible depuis la Californie. Notre ami Nicolas de San Francisco a fait un montage photo de l’ISS à partir d’un petit film réalisé avec un boîtier Canon 5D mark IV qui dispose d’un mode vidéo 4K.

« J’ai bien failli tout rater, car à l’heure h j’ai appuyé sur le bouton en tremblant, mais pensant à tort que je n’avais pas démarré la vidéo, j’ai appuyé une 2nde fois ce qui l’a stoppée au milieu. Du coup il me manque la fin ; bref je m’en sors pas trop mal, car j’aurais pu rentrer bredouille. En plus la météo n’était pas très sure. J’ai pu extraire 13 images de la vidéo pour faire un petit chapelet (incomplet) et surtout faire un clin d’œil a Thomas PESQUET. Il aurait du être dedans, mais malheureusement le vol a été retardé d’une journée, et du coup, il se trouvait dans sa capsule au moment du transit. »

Voici une photo de son installation depuis Calistoga, une charmante petite ville thermale entre mer et montagne en Californie.
Vous pouvez retrouver son tutoriel pour réaliser des photos de l’ISS dans notre rubrique Astrophotographie : https://www.astroclubdelagirafe.fr/2020/05/20/tutoriel-photographier-liss-avec-un-teleobjectif-ou-un-instrument-astronomique/
Pour faire coucou à Thomas PESQUET depuis votre jardin, nous vous conseillons  les sites suivants qui indiquent les passages de l’ISS en fonction de votre localisation sur le globe  : www.transit-finder.com ou www.heavens-above.com

 

Pour vous plonger dans l’ambiance d’une observation ordinaire d’un passage de l’ISS, voici une petite vidéo que j’ai réalisée l’an dernier avec un téléobjectif de 300 mm, un soir où elle survolait la Terre à 1052 km.

Voici une photo prise ce soir là avec un Télescope Newton 150/750mm.

Agenda 2021

Durant cette période de crise sanitaire, des soirées en visioconférence sont proposées aux membres le samedi soir depuis le mois de novembre 2019

La prochaine soirée aura lieu :

Samedi 26 juin : 

  • l’après-midi : report de la balade autour de quelques cadrans solaires du Calvados
  • à 21h : Exposé de Francois DE OLIVIERA intitulé « Le guide du routard galactique, un guide de voyage en 3D »

Les membres ont la possibilité de visionner la plupart des soirées qui ont été enregistrées.

Voici les thèmes qui ont été traités :

  • Où sont les extraterrestres 2020-11-28, Exposé de François De Oliviera
  • Histoire de l’astronomie : un astronome amateur oublié de tous Heu, quel est son nom déjà ? par Laurent Begue 2020-12-12
  • Hubble JWST, par Bernard Cheron 2020-12-19
  • Turbulence&Astro, par Tituan Allain 2020-12-26
  • AstroArt, par Aurélien Pointe 2021-01-09
  • Dessin1 Planète Double, par Michel Deconninck 2021-01-09
  • Filés d’étoiles par Nicolas Legatelois 2021-01-23
  • Présentation du catalogue ARP et de ses objets les plus remarquables. 2021-02-06 par Laurent Begué
  • Astrophotographie planétaire par Nicolas Desmoulins 2021-02-20
  • Les capteurs CCD et CMOS par Tituan Allain 2021-03-13
  • Les cadrans solaires de Jaipur (Voyage en Inde) par Daniel Hiron 2021-03-27
  • L’astrophotographie en ville par Alain De Goussancourt 2021-04-10
  • Le dessin astronomique à 20h30. Elle sera animée par Simon LERICQUE du GAAC (un club du Nord de la France que nous avons déjà eu l’occasion de rencontrer) 2021-04-24
  • Quiz pour débutant par Laurent BEGUE
  • Échanges autour des Livres, Films, Musiques, que nous aimons. Une autre façon de traverser l’univers « Sur ma table de chevet il y a …  » – 2021-05-29

Programme des prochains mois :

Samedi 26 Juin : A la découverte de cadrans solaires en moto ou en co-voiturage.

Samedi 11 septembre 2021 : Randonnée astro dans le bocage virois
Annulée en 2020, l’association ATVS, a nouveau sollicité la GIRAFE pour faire découvrir l’astronomie et les joyaux du ciel étoilé à ses adhérents. Le maintien ou non de cette animation sera fonction de la situation sanitaire.

Samedi 03 octobre 2021 : Soirée astro à Bayeux
La ville de Bayeux fait des efforts pour réduire la pollution lumineuse en éteignant ses lampadaires dans certains quartiers de la ville ou l’activité nocturne est faible. Alors la GIRAFE avait décidé de proposer en 2020 une soirée découverte de l’astronomie et les joyaux du ciel étoilé aux bayeusains et de soutenir l’action des élus concernant l’éclairage public. Le COVID avait annulé ce projet qui est remis pour 2021. L’organisation du « Jour de la Nuit » était l’occasion de proposer une animation, mais l’évènement tombe le même week-end que la Prix Bayeux des correspondants de guerre. Alors la date pourrait être avancée d’une semaine. Le maintien ou non de cette animation serait décidé aussi en fonction de la situation sanitaire à l’automne prochain.

Tutoriels pour réaliser des filés d’étoiles

Il existe principalement 2 logiciels dédiés à la réalisation de filés d’étoiles.

Starmax créé par Gilbert Grillot

Téléchargeable à cette adresse : http://ggrillot.free.fr/astro/starmax.html

d’autres informations disponibles aussi sur http://sweiller.free.fr/Startrails.htm

Philippe TRANQUILLE vous propose un Tuto pour utiliser StarMax

Startrail

disponible en téléchargement ici : https://www.startrails.de

Vous pouvez retrouver les recommandations de Nicolas LEGATELOIS pour réaliser des filés d’étoiles. Consulter le support ayant servi à sa présentation.
Cliquer sur les titres des parties pour faire défiler les diapos dans l’ordre, puis sur les flèches latérales.

Photo de Nicolas LEGATELOIS

Lac Tahoe (1800m). 103 x 1min a 400 isos / canon 7d mark II objectif 16-35mm à 16mm ouvert à 2.8 – octobre 2020

Photo de Philippe TRANQUILLE : filé des étoiles des constellations du Bouvier et d’Hercule avec un passage de l’ISS- juillet 2019

 

Perseverance, Mission Martienne 2021

Bon nombre d’astronomes ou de passionnés par les sciences ont pu découvrir jeudi 18 février 2021 à partir de 21h00 le largage du rover « Perseverance » sur la planète Mars.

Cette étape était cruciale pour les projets à venir pour la communauté scientifique. Ce rover de la Nasa, envoyé en collaboration avec l’Agence spatiale européenne, tentera de sonder le sol Martien pour récupérer des échantillons de roches et du sol. Les buts seront d’expliquer la géologie de la planète, son climat antérieur, mais aussi et surtout de rechercher des traces de vie passée enfouie dans le sol. Comme l’a évoqué aussi Thomas Pesquet, cette mission contribue à la recherche de l’homme dans la quête de ses origines.

Pour mener à bien sa mission le rover se chargera de sonder plusieurs sites du sol Martien définis préalablement par les équipes scientifiques.

Des échantillons sous forme de p’tites carottes de cinq centimètres de diamètre seront prélevés et analysés, mais il est prévu que d’autres échantillons seront conditionnés sous cache dans des tubes en vue d’un futur retour sur la terre. Ainsi ils pourront être analysés dans des laboratoires équipés d’instruments de haute technologie, qui sont actuellement trop massifs pour intégrer un vaisseau spatial.

Le défi des ingénieurs sera que ces échantillons puissent arriver sur terre en restant intacts. Les tubes d’échantillonnage sont réalisés en titane, d’une longueur de 15cm (43 tubes au total). Le titane est un métal qui a la propriété d’être très léger (moins de 57g pour un tube) et très résistant. Ces tubes seront recouvert d’un revêtement blanc pour les préserver du rayonnement solaire. Chaque tube est sérigraphié afin de permettre aux équipes scientifiques d’identifier leur contenu; de plus ils doivent être suffisamment aseptisés de façon à ce que l’on puisse analyser un sol martien absent de toute contamination.

Technologiquement Perseverance, outre ses évolutions techniques (plus solide, des roues repensées pour effectuer des franchissements de terrain) et technologiques (un équipement élaboré (spectromètre, bras robotisé)), peut recueillir et stocker dans les meilleurs conditions les échantillons. Malgré tout il a des ressemblances avec son prédécesseur « Curiosity » qui a fêté ses 3000 jours en Janvier 2021 (voir article précédent sur Curiosity). Aujourd’hui Perseverance peut se targuer d’être l’astromobile le plus important en activité sur le sol Martien.

Mais la grande innovation de ce rover réside dans son système de recueil et de stockage d’échantillons, destinés à être ramenés sur Terre. De plus, lors de cette mission la Nasa a entrepris d’exploiter les services d’un « drone-hélicoptère », en réalité un gros drone placé sous le ventre de Perseverance, qui a comme p’tit nom «Ingenuity». Il aura pour défi de survoler la planète Mars dans une atmosphère cent fois moins dense que sur la terre. L’agence spatiale américaine n’a négligé aucun détail, Ingenuity est équipé de panneaux solaires pour recharger ses batteries avec une autonomie de quatre-vingt-dix secondes maximum par vol. Le délai de transmission entre la Terre et Mars est d’une vingtaine de minutes, ce qui empêche la Nasa d’utiliser un joystick pour piloter Ingenuity. Il devra donc se débrouiller comme un grand pour se diriger.

À noter que le retour des échantillons n’est pas prévu avant 2031 (si le projet ne prend pas de retard)

Pour conclure suite à un concours lancé en 2019 par la Nasa « Name the Rover Contest » auquel près de 28 000 jeunes Américains, de la maternelle au lycée ont participé; « c’est un jeune collégien de l’état de Virginie qui a proposé ce nom au rover avec aussi un texte court justifiant son choix».

La Nasa avait organisé un vote pour départager les neuf finalistes : Clarity, Courage, Endurance, Fortitude, Ingenuity, Promise, Tenacity, Vision et Perseverance.

Le nom de Perseverance rentrera dorénavant dans la postérité grâce à Alexander Mather ce jeune collégien.

L’Agence spatiale européenne sous l’effigie de l’Hexagone a également joué un rôle essentiel dans cette mission, en concevant la super Caméra. Cet instrument « made in France », développé par des chercheurs français et américains sous l’égide de l’IRAP (Institut de recherche en astrophysique et planétologie) de Toulouse, cumule cinq techniques pour effectuer des relevés qui permettent de mieux connaître le sol martien.

 

Le Robot Perseverance

Le drone  Ingenuity

Crédit Photos Mars Nasa .Gov