Comete C/2022 E3 ZTF

La comète C/2022 E3 (ZTF) est actuellement presente dans notre ciel !

Quelques membres du clubs ont réussi à la photographier le week-end dernier. Voici celles de Nicolas et Philippe.

La comète C/2022 E3 (ZTF) pourrait être l’une de ces belles surprises en ce début 2023. Elle a été découverte le 2 mars 2022 par le programme automatique de détection Zwicky Transcient Facility situé au Mont Palomar (Californie, États-Unis). Il s’agit d’une comète périodique dont le dernier passage près du Soleil remonte à environ 50 000 ans.

Rappelons qu’une comète est un petit astre constitué de glaces et de poussières. À l’approche du Soleil, elle se sublime et dégage alors une queue de gaz et une autre de poussières, de taille et de luminosité plus ou moins importantes vues depuis la Terre.

La comète C/2022 E3 (ZTF) a une trajectoire qui la rend observable par tous les curieux de l’hémisphère nord, juste au moment où elle est la plus brillante et au plus près de la Terre.

On remarque que la queue de poussière blanchâtre est bien distincte de la queue de gaz bleutée.

Celles qu’on appelle parfois les astres chevelus sont imprévisibles: elles peuvent tout autant se désintégrer qu’avoir de formidables sursauts d’éclats.

Les spécialistes annoncent qu’elle devrait atteindre son éclat maximum ces prochains jours. Pensez donc à guetter C/2022 E3 (ZTF) pour savoir ce qu’elle nous réserve !

Pour vous aider à  la reperer, voici quelques cartes extraites de l’application stelvision

C’est en ce moment qu’elle devrait être la plus lumineuse, avec une magnitude estimée entre 4 et 5 : une valeur qui devrait la rendant bien visible aux jumelles.

À partir du 28 janvier, elle progresse de plus en plus rapidement dans la Girafe. C’est dans cette constellation qu’elle atteint sa position au plus près de la Terre, le 2 février. C’est malheureusement aussi le jour où la Lune presque pleine est la plus proche de C/2022 E3 (ZTF), notre satellite se situant dans les Gémeaux. Sa luminosité atténuera l’éclat de l’astre chevelu, dont la magnitude maximale pourrait atteindre 4,5.

Le 4 février, C/2022 E3 (ZTF) entre dans la constellation du Cocher et reste observable toute la nuit. Dans la nuit du 5 au 6 février, elle passe à proximité de la brillante étoile Capella, avec une magnitude estimée à 5. Les jours suivants, sa vitesse apparente diminue sensiblement.

Les 11 et 12 février, C/2022 E3 (ZTF) progresse non loin de la planète Mars, à un peu plus d’un degré. Cela rend les deux astres visibles ensemble aux jumelles ou dans un télescope muni d’un faible grossissement.

De même, dans la nuit du 14 au 15 février, la comète passe à environ 1,5 degré de l’étoile Aldébaran : une autre occasion pour la repérer facilement ! Dans cet intervalle de temps, la magnitude de la comète devrait se situer autour de 6.

Les jours suivants, la comète continue de progresser dans la constellation du Taureau mais sa luminosité diminue progressivement. Toutefois, la présence de plus en plus discrète de la Lune (nouvelle Lune le 20) devrait permettre de continuer à observer dans de bonnes conditions aux jumelles ou dans un télescope.

Le 3 mars, C/2022 E3 (ZTF) quitte la constellation du Taureau pour entrer dans celle de l’Éridan. Elle n’est plus visible qu’en première partie de nuit et sa luminosité a bien diminué (magnitude aux alentours de 8).

Les observateurs les plus assidus et les mieux équipés pourront continuer à la suivre jusqu’au début du mois d’avril dans cette constellation, avant qu’elle ne disparaisse dans les lueurs du Soleil couchant sur l’horizon sud-ouest.

Grosses éruptions sur UV Ceti

Position de l’étoile UV Ceti ?

L’étoile UV Ceti est située dans la constellation de la Baleine. Dans nos régions elle est visible en octobre à une vingtaine de degrés seulement au-dessus de l’horizon.

UV Ceti

Position de l’étoile UV Ceti, sous la constellation de la Baleine (Ceti, CETUS). @Stellarium

Sa position précise est : AD = 01h 39m 01s, DEC=−17° 57′ 01″. En fait, non ! Pas précisément. Sa distance est de 8,79 années-lumière, l’étoile UV Ceti est la 12e étoile la plus proche du Soleil. A cette distance, son mouvement propre est facilement perceptible. Elle se déplace de 3,182 secondes d’arc par an. Si vous prenez une photo avec un télescope, vous pourrez la voir bouger pratiquement d’une année sur l’autre.

UV Ceti Move

Position de l’étoile UV Ceti en 1978 et en 1996. On remarque un léger déplacement de l’étoile par rapport au fond d’étoiles. @AAVSO

UC Cite

Position de l’étoile UV Céti sur une carte du ciel. @ AAVSO.

Elle ressemble à quoi cette étoile ?

C’est une étoile discrète que l’on peut voir dans un télescope de 200 mm ou plus, qui a une magnitude précise de +12,7. En fait, non ! Pas précisément. L’étoile UV Ceti est une étoile de type étoile variable à éruptions (flare star). Il se produit sur cette étoile l’analogue de nos éruptions solaires, sauf que ces éruptions stellaires peuvent être plus lumineuses que l’étoile elle-même. Parfois, elle a d’énormes éruptions que l’on peut voir depuis la Terre. Le 25 septembre 1952 par exemple, la luminosité de cette étoile a augmenté de 5 magnitudes en 20 secondes. Ça vaut donc la peine de regarder l’étoile de temps en temps, même plusieurs fois durant la même nuit, on ne sait jamais. Pour UV Ceti, en moyenne il se produit une irruption par heure, pas toujours très violente. L’observation de ces éruptions n’a montré aucune périodicité, elles arrivent de façon sporadique. La montée en luminosité est très rapide, de quelques secondes à quelques dizaines de secondes. La descente est plus longue, de quelques minutes à 30 minutes, et jusqu’à quelques heures pour certains cas. Pour les astrophotographes, je conseillerais de la photographier avec un temps de pose court, pourquoi pas essayer de faire un time-lapse ? Personne n’en a jamais fait à ma connaissance. La couleur de l’étoile devrait changer, elle devrait changer du rouge vers le blanc pendant l’éruption. C’est quand même chouette d’observer une éruption « solaire » sur une étoile lointaine ! Non ?

L’étoile UV Ceti est une belle étoile rouge. @SIMBAD

Pourquoi l’étoile est rouge ?

L’étoile UV Ceti est en vérité un système double d’étoiles, appelé Luyten 726-8 A (elle a bien d’autres noms selon les catalogues d’étoiles, BL Ceti, G 272-061, etc.) et Luyten 726-8 B (ou UV Ceti ou Gliese 65), de magnitude 12,7 et 13,2. Ces étoiles sont séparée par 5 fois la distance Terre-Soleil, et orbitent l’une autour de l’autre en 26,5 ans. Ce sont deux étoiles naines rouges. Elles ont chacune approximativement 1,4 fois la taille de Jupiter, soit un dixième de la taille du soleil, et un dixième de la masse du soleil. Elles sont rouges parce qu’elles sont relativement froides, autour de 3000 degrés. Les étoiles naines rouges sont tellement faiblement lumineuses, approximativement un dix millième de la luminosité du Soleil pour Luyten 726-8 A et B, qu’on ne peut les observer que lorsqu’elles sont relativement proches de nous, typiquement à moins de 50 années-lumière. Sur toutes les étoiles observées proches du Soleil, un bon tiers sont des étoiles du type UV Ceti. Ce sont donc des étoiles très abondantes. Les étoiles naines rouges représentent 85% des étoiles de notre Galaxie, et aucune n’est visible à l’œil nu !

Taille relative de l’étoile UV Céti, visible à gauche, comparée à celle de Jupiter visible à droite. @ NASA, Public domain, via Wikimedia Commons.

 

Eruption Solaire

Une des éruptions solaires les plus puissantes que l’on ait vu sur notre Soleil s’est produite le 4 novembre 2003, elle a été classée X45. Les éruptions solaires sont classées selon leur force avec un numéro croissant et une lettre, allant de B pour les plus faibles à X pour les plus intenses.

Éruption solaire X45 de novembre 2003. @ NASA Goddard Space Flight Center

Eruption stellaire

Dans cette échelle de magnitude, les éruptions stellaires peuvent être beaucoup plus intenses, et atteindre même le niveau X100 000 ! Une telle intensité s’explique par la grande vitesse de rotation des étoiles sur elles-mêmes. En effet, on observe qu’il y a 20 fois plus d’éruptions sur des étoiles tournant rapidement que sur des étoiles tournant lentement. De plus, beaucoup de ces étoiles sont des étoiles jeunes, quelques dizaines de millions d’années, ce qui explique leur grande vitesse de rotation. On pense que toutes les étoiles naines rouges connaissent dans leur évolution une phase avec des éruptions. En vérité, on ne comprend pas bien l’origine de ces éruptions.

On a observé que la majorité de ces étoiles naines rouges possédaient des planètes. On peut soupçonner que c’est un biais observationnel, simplement parce qu’on peut détecter plus facilement les planètes du fait de la faible masse et de la faible luminosité de ces étoiles. Et puisque les éruptions solaires sont à l’origine de l’éjection de radiations, et donc des aurores polaires sur Terre, imaginez un peu la beauté des aurores polaires sur ces planètes extrasolaires ! Mortelles !

 

Quelques références :

ROQUES, Paul E. Observations of Flares of the dMe Star, L726-8. Publications of the Astronomical Society of the Pacific, 1953, vol. 65, no 382, p. 19-23.

http://adsabs.harvard.edu/full/1953PASP…65…19R

Mirzoian, L. V. (1984). Flare stars. Vistas in Astronomy27(1), 77-109.

À la découverte de l’Univers. Introduction à l’astronomie et de l’astrophysique

Neil Comins. Traducteur : Richard Taillet, Loïc Villain

https://www.deboecksuperieur.com/ouvrage/9782807302945-la-decouverte-de-l-univers

https://fr.wikipedia.org/wiki/Luyten_726-8

http://simbad.u-strasbg.fr/simbad/sim-id?Ident=UV+Ceti

https://www.aavso.org/vsots_uvcet

https://www.aavso.org/animations-six-uv-ceti-stars

https://www.aavso.org/vsx/index.php?view=detail.top&oid=9105

https://www.google.com/sky/#latitude=-17.938388127793367&longitude=204.72702805075224&zoom=11&Spitzer=0.00&ChandraXO=0.00&Galex=0.00&IRAS=0.00&WMAP=0.00&Cassini=0.00&slide=1&mI=-1&oI=-1

https://stellarium-web.org/

https://www.aavso.org/LCGv2/index.htm?DateFormat=Julian&RequestedBands=&view=api.delim&ident=UV+Cet&fromjd=2432000&tojd=2459434.010556&delimiter=@@@

https://app.aavso.org/vsp/chart/?star=UV+Cet&scale=E&orientation=visual&type=chart&fov=30.0&maglimit=16.5&resolution=150&north=up&east=left&P=on&Z=on

https://www.futura-sciences.com/sciences/definitions/astronomie-naine-rouge-31/

http://www.solstation.com/stars/luy726-8.htm

https://en.wikipedia.org/wiki/Luyten_726-8

https://www.youtube.com/watch?v=hL9OHXw_-A8&ab_channel=NASAGoddard

 

Eclipse de Lune dans la nuit du 15 au 16 mai

Eclipse de lune dans la nuit de dimanche à lundi à observer à l’oeil nu, aux jumelles ou avec un petit telescope : un magnifique spectacle si il n’y a pas de nuage… avis aux amateurs, il faudra se lever tôt.

En France métropolitaine, c’est en début de la matinée le 16 mai qu’elle sera visible, avec une entrée dans la pénombre vers 3 h 30, dans l’ombre vers 4 h 30 et en totalité à 5 h 30. Elle se couchera alors que l’éclipse sera encore totale, mais cela n’empêchera pas d’observer de superbes couleurs sur la surface de notre satellite !

En savoir plus :

IMCCE

futura sciences 

Bien débuter en astronomie

L’été est souvent propice à la contemplation du ciel étoilé ainsi qu’au questionnement sur cet univers qui nous entoure. De plus lors de la saison estivale, l’astronomie est médiatisée par l’événement incontournable qu’est « La nuit des étoiles », ou bien une éclipse de Lune, Mars en opposition, le passage d’une comète ou tout autre événement céleste spectaculaire. Alors certaines personnes se décident à franchir le pas et à s’intéresser à la science des astres que l’on nomme l’astronomie et non l’astrologie.
La fin de l’année avec ses festivités et ses nombreux cadeaux est alors propice pour certains au passage à la pratique avec l’acquisition d’un premier instrument d’observation. Mais attention, si participer à une soirée d’observations comme simple observateur est plutôt facile, la pratique de l’astronomie en tant qu’amateur n’est pas si évidente et demande une certaine attention afin d’éviter le découragement et l’abandon de cette discipline pourtant fort intéressante. Alors avant d’acheter ou de se faire offrir un télescope, il est conseillé de se lancer par étape afin de progresser à son rythme et de s’émerveiller à chaque nouvelle découverte. Pour lire la suite, cliquer sur le lien : Débuter en astronomie

Médaille d’or pour US 708. L’étoile la plus rapide de la Galaxie.

Elle s’appelle US 708. Non, ce n’est pas une nouvelle autoroute américaine, comme son nom pourrait nous le faire croire. Il s’agirait plutôt d’une formule 1 de l’espace. Aux jeux galactiques, elle aurait la médaille d’or. En effet, US 708 est le nom de l’étoile la plus rapide de notre Galaxie. Ce bolide file à 998 km par seconde. Oui, par seconde ! A cette vitesse, rien ne peut la retenir, pas même l’attraction gravitationnelle de la Galaxie tout entière. Cette étoile finira par disparaître dans l’espace intergalactique.

Aujourd’hui, cette étoile se trouve déjà très loin de nous, un peu trop loin pour être mesuré directement avec le satellite GAIA par le principe de la parallaxe. On estime sa distance à plus de 27 000 années-lumière, c’est-à-dire 3 fois plus loin que Rho Cassiopée, l’étoile la plus lointaine visible à l’œil nu.

Vue de notre Galaxie par la tranche. Le point jaune représente notre Soleil à l’intérieur de notre Galaxie, et le point bleu l’étoile US 708, qui déjà s’échappe de la Galaxie. Simulation via le logiciel Celestia @ F. de Oliveira.

Vue par-dessus de notre Galaxie. Le point jaune représente notre Soleil et le point bleu l’étoile US 708. La zone en rouge est la position d’origine de l’étoile dans le plan galactique. A droite de notre Galaxie, le grand et le petit nuage de Magellan. Simulation via le logiciel Celestia @ F. de Oliveira.

L’étoile US 708 est donc totalement invisible à l’œil nu, sa magnitude apparente est de +18,7. C’est 30 millions de fois moins lumineux que l’étoile Véga. Il faudrait un télescope de 8 mètres pour la voir ! Cependant, il est possible de la photographier avec un télescope de 200 mm et un long temps de pose. En effet, dans un bon ciel et avec ce télescope il est possible de photographier des étoiles de magnitude +19 en 10 minutes d’exposition. Avis aux amateurs ! Une photo de cette étoile nous montre que c’est une très jolie étoile bleue perdue au milieu d’un champ de galaxies lointaines. C’est sa couleur bleue qui a attiré l’attention, d’où son nom de US 708, pour Ultra violet excess Starlike 708 (étoile avec un excès en ultra-violet).

L’étoile US 708 est un tout petit point bleu perdu au milieu d’un champ de galaxies lointaines. L’étoile est de magnitude +18,7, positionnée aux coordonnées : AD=9h33’21’’, DEC=+44°17’6’’. Elle est située à 10’ d’arc de l’étoile de 8e magnitude HIP 46820 (Hipparcos Star Catalogue).  Photo de @ https://www.google.com/sky/

Elle est située dans la constellation de la Grande Ourse, en bas à droite de la casserole. Le meilleur moment pour la photographier est en février, quand elle est au plus haut dans le ciel, quasiment au zénith en plein milieu de nuit.

Position de l’étoile US 708 dans la constellation de la Grande Ourse. Image simulée avec le logiciel Stellarium. @F. de Oliveira

Cette étoile est très bizarre. C’est une étoile naine, d’un tiers de la masse du Soleil. En surface, elle est constituée d’hélium, quasiment pur, chauffé à plus de 47 000 degrés. Des étoiles naines il y en a beaucoup dans notre Galaxie, on pense que 85% des étoiles sont des étoiles de masse inférieure à 0,4 fois la masse du Soleil. L’étoile US 708 ne fait donc pas figure d’exception. Dans le cœur de ces étoiles naines, l’hydrogène est transformé en hélium par réaction de fusion nucléaire. L’hélium ainsi produit au cœur de l’étoile, chaud, est transporté par convection thermique jusqu’à la surface de l’étoile. Ces étoiles finissent donc par être constituée entièrement d’hélium, y compris en surface. On pourrait donc penser que US 708 est une de ces étoiles classiques. Deux choses ne collent pas. D’une part la température, l’étoile US 708 est bien trop chaude. Elle devrait être rouge à 3 000 degrés, et non bleue à 47 000 degrés. D’autre part, la fusion nucléaire est si lente dans ces étoiles naines que cela prend des centaines de milliards d’années pour transformer tout l’hydrogène en hélium, c’est-à-dire une période de temps bien plus grande que l’âge de l’Univers.

Les modèles astrophysiques montrent que plus l’étoile est massive et plus cette transformation de l’hydrogène en hélium est rapide. Cela peut donc se passer en quelques millions ou milliards d’années si l’étoile est suffisamment massive. L’étoile US 708 est donc forcément le reste d’une étoile plus massive, qui a transformé son hydrogène initial en hélium, et dont une partie de la masse a été éjectée pour ne laisser que le cœur de l’étoile initiale, une étoile naine, dense, riche en hélium et très chaude comme observée. Ce scénario astrophysique est assez classique.

Vous vous demandez sûrement comment une étoile de cette masse a-t-elle pu être accélérée jusqu’à la vitesse folle d’un millième de la vitesse de la lumière ? Les chercheurs également ! Le scénario proposé est le suivant. Au départ il y avait deux étoiles massives tournant rapidement l’une autour de l’autre. L’étoile la plus massive s’est transformée en étoile naine après avoir expulsée son enveloppe. L’autre étoile a aussi perdu son enveloppe d’hydrogène, ne laissant que le cœur chaud d’hélium. Le gaz expulsé a été en partie absorbé par l’étoile naine compagnon, ce qui l’a rendue plus massive, ce qui a provoqué régulièrement des « mini » explosions appelées novae, jusqu’à ce que la masse totale de l’étoile dépasse la masse critique, dite « masse de Chandrasekhar », de 1,4 fois la masse du soleil, limite théorique de stabilité de ces étoiles, ce qui l’a fait exploser totalement.  C’est ce qu’on appelle une explosion « supernova de type Ia », une « supernova thermonucléaire ».

Imaginez un couple de deux patineurs se tenant par la main et tournant rapidement l’un autour de l’autre, et d’un coup, l’un des patineurs disparait. Le second patineur est donc lâché, expulsé à grande vitesse vers l’extérieur, comme par une fronde. C’est ce qui s’est passé pour cette étoile US 708. Son étoile compagne a soudainement explosé, disparu en un nuage de gaz, et l’étoile US 708 s’est trouvée éjectée à grande vitesse. La vitesse mesurée aujourd’hui étant très grande, la vitesse de rotation des étoiles était très élevée, le couple d’étoiles était donc très proche l’une de l’autre, à seulement 0,2 fois le rayon solaire. L’explosion s’est passée il y a 17 millions d’années. C’est dingue ce qu’on peut comprendre d’un tout petit point bleu perdu dans le ciel !

 

Références :

  1. GEIER, S., FÜRST, F., ZIEGERER, E., et al. The fastest unbound star in our Galaxy ejected by a thermonuclear supernova. Science, 2015, vol. 347, no 6226, p. 1126-1128.  Article
  2. Simbad
  3. Google
  4. Wiki
  5. Universguide

 

 

 

Grande conjonction Jupiter-Saturne le 21 décembre

Jupiter et Saturne se rapprochent petit à petit, la Grande conjonction du siècle est pour bientôt. Photo prise entre deux nuages, samedi 12 décembre, 1 seconde de temps de pose, ISO 500, foc 50mm

photo de Francois De Oliviera

Photo de Jean-Charles FARE

En cette fin d’année, les planètes Jupiter et Saturne vont se rapprocher. Du moins vu de la terre, nous aurons l’impression qu’elles seront très proche l’une de l’autre.

Ce phénomène s’appelle une conjonction planétaire géocentrique.  Le rapprochement apparent entre les deux astres sera à son maximum le 21 décembre. Elles ne seront séparées que de 0,1° soit un cinquième du diamètre de la la pleine lune. La dernière fois que cela est arrivé, c’était au moyen âge, en 1623 à l’époque de Galilée ! La prochaine fois qu’il y aura un écart aussi minuscule ce sera en 2080.

Cette impression de « double planète » ne sera qu’un effet d’optique vu de la Terre. En réalité, Jupiter et Saturne ne seront pas si proche que ça. En unité astronomique (UA : distance Terre-Soleil, soit environ 150 millions de kilomètres.), Jupiter sera à 5 UA de nous et Saturne à 10 UA. En raison de leur mouvement autour du Soleil, les deux planètes gazeuses géantes se rattrapent tous les 20 ans environ.

Même si les planètes ne seront pas très hautes dans le ciel (moins de 20°),  ce phénomène sera visible en soirée en Normandie (juste après le coucher du soleil).

N’hésitez pas à jeter un coup d’oeil en direction du Sud-Sud Ouest à la tombée de la nuit à partir de la mi-décembre.

A l’oeil, aux jumelles ou au télescope, le spectacle devrait être très impressionnant : de belles photos en perspectives à faire avec les deux planètes sur le capteur.

Source : Stellarium

Michel DECONINCK coordinateur national de l’AWB (Les astronomes sans frontières) pour la France, propose un projet participatif sur la perception de la vision nocturne des objets très proches dans le ciel qui est mené par Nayoro Observatory « Kitasubaru » au nord du Japon. Vous pouvez poster le résultat de vos observations via son site : https://astro.aquarellia.com