NAT 2024

Quelles NAT cette édition 2024 !

Les NAT, ça se déroule en Touraine, à l’observatoire de Tauxigny, et c’est organisé par la SAT (Société Astro de Touraine). On était quasi 200 passionnés ‘astrocampeurs’ réunis durant ce long week-end prolongé de 5 jours et partageant la même passion et vivant au même rythme. Et parmi tous ces passionnés quelques girafons.

Les NAT, c’est bien plus que de simples soirées astro : c’est avant tout la détente. Il faut dire que tout est sur place et pas besoin de déplacer le matériel ni de faire de la route entre chaque soirée d’observation, il y a 5m entre le hamac et le Dobson ! Les NAT, c’est aussi des conférences sur des thèmes variés, la possibilité de voir d’autres instruments dont certains sont incroyables, des moments de partages autour d’un verre ou d’un repas, d’échanges et de rencontres, ou de retrouver des amis comme nos collègues du GAAC qui nous avaient reçu chez eux 2 semaines plus tôt.

 

Moi, j’arrive le jeudi. Je monte la tente et j’installe le matos à savoir mon 250 tubulaire sur une table équatoriale. Rapidement les premiers curieux arrivent : qu’est-ce donc ce télescope non identifié ? il est fait maison ? réponse oui. C’est un Dobson ? réponse bah oui. Et la table équatoriale ? réponse : faite maison aussi. Et le miroir ? réponse : fait à la sorbonne. Certains connaissent ou en ont entendu parler. Quant à la cage secondaire en roue de vélo elle fait toujours son petit effet : simple et efficace !

Puis c’est déjà l’heure de l’apéro entre girafons avant d’aller diner et d’assister à une conférence sur les étoiles à neutron de mon collègue Fabrice Mottez de la SAF. La nuit est tombée, et ce sont les premières observations et les premiers partages. Mais très vite on abandonne son instrument pour faire du TDA (Télescope des autres) : y a des 400, des 500 mais surtout un 600 équipé d’un OVNI (amplificateur de lumière). On a pointé M57 (nébuleuse de la lyre) puis l’œil du chat (NGC6543). En toute honnêteté c’est assez bluffant ; on est littéralement plongé dans les nébuleuses. Par contre ça amplifie aussi la diffusion et donc pas mal de lumière parasite. Mais cela reste une belle expérience. Bref c’est ça les NAT, vadrouiller et regarder dans les Dobson des autres.

Le lendemain les téléphones bipent non-stop de notifications d’aurores boréales potentielles. Le soleil est en pleine activité. On observe des flares mais surtout un méga groupe de taches. Le soir le KP atteint 7, puis 8 puis 9 ; pas d’observation, le ciel est drapé rouge. Ça monte jusqu’au zénith (et au-delà 😉). Ça photographie, ça filme, ça crie à chaque nouvelle « explosion » d’aurore. On appelle nos proches, nos amis. Impossible d’aller se coucher tellement le spectacle est splendide et incroyable. On y passe la nuit.

Qui aurait pu prédire que nous allions assister pendant plus de 6 heures aux aurores du siècle avec près de 200 passionnés sous une météo impeccable alors qu’elle a été pourrie toute l’année ! On est plusieurs à ne pas encore en revenir.

Aussi le lendemain on ne parle que de ça et le soir venu on espère encore en voir mais le ciel n’est pas top : brumeux et encore « pollué » d’aurores invisibles à l’œil nu. Aussi je pointe sur le croissant lunaire vers le terminateur et je propose à un pote de la SAF, lui aussi venu avec son club, de jeter un œil, histoire qu’il ait un aperçu de ce que va donner son futur 250 qu’il est en train de polir à la Sorbonne. On commence au 11mm puis on décide de mettre un oculaire de 3mm explore scientific: ça fait un grossissement de 408 fois! La table équatoriale fait le job et suit. On zoome ainsi sur Petavius sur les conseils de Christian Legrand (co fondateur de l’AVL, l’Atlas Virtuel de la Lune) et qui nous avait rejoint entre temps. On voit nettement les détails, le pic au centre du cratère et la faille qui le traverse. Mon pote est définitivement convaincu : les heures à ébaucher et à polir un miroir valent vraiment le coup !

Voilà, les NAT 2024 c’est fini. Le retour au quotidien est un peu difficile après toutes ces rencontres, ces moments de convivialités et surtout ces aurores boréales plein la tête. Vivement l’édition 2025 !

  

Christophe B.

Crédits photos Jeanne B. et Olivier L.