Jour de la Nuit

C’est en octobre que des associations de protection de l’environnement, dont les astronomes se mobilisent pour informer le public et interpeller leurs élus sur les effets négatifs de la pollution lumineuse et de la nécessité de préserver et de protéger la nuit.

Il est urgent de réduire l’éclairage public néfaste à la faune, à la flore mais aussi à notre santé, car l’alternance du jour et de la nuit est indispensable au bon fonctionnement de la vie sur Terre. Elle est tout aussi précieuse que l’air que nous respirons et que l’eau que nous buvons.

Nous devons tous, citoyens comme élus, en être conscient et accepter ce moment de la journée ou le noir l’emporte sur la lumière. Même si cela s’accompagne d’un certain désagrément et d’une forme d’angoisse lorsque nous sommes en extérieur car elle réveille une peur ancestrale de la nuit venue de nos très lointains ancêtres selon les paléontologues.

Alors cette année encore, la GIRAFE participera le samedi 12 octobre au « Jour de la Nuit » dans la commune de Saint-Martin-Don dans le bocage virois, en proposant une exposition thématique et une séance d’observation du ciel étoilé ou un exposé en cas de couverture nuageuse.

Il est nécessaire d’agir contre ce fléau en informant le public, mais aussi en contactant les élus et autres décideurs pour leur demander d’intervenir rapidement. Avec les effets du réchauffement climatique qui se font de plus en plus visibles au fil des ans, le moment est donc des plus opportun pour demander expressément la réduction des éclairages extérieurs comme intérieurs, privés, publics, industriels, artisanaux, commerciaux et mêmes d’équipements sportifs, et ainsi de rétablir un peu de la nuit dans notre vie…

Au programme :
Randonnée pédestre sous les étoiles organisée par l’ATVS, suivie d’une animation astronomique : Observation du ciel étoilé ou exposé/quiz en salle selon météo.

Rendez-vous à 20 H 00 devant la salle des fêtes pour le départ de la randonnée pédestre d’environ 1 heure dans le village.
Second rendez-vous à 21 H 00 à la salle des fêtes pour la partie astronomie de la soirée, avec exposition de photos et thématique dans la salle.

Possibilité de participer à la randonnée ou à la soirée astro ou les deux au choix.
Pensez à bien vous couvrir, pantalon et vêtements chauds pour tous et toutes.

Prix : 3 € (2€ pour les moins de 12 ans)
Collation offerte à tous les participants en fin de soirée.

Vendredi 23 août 2024 : Soirée astro à Janville

Pour la troisième fois, l’office de tourisme « Val Es Dune » avait sollicité la GIRAFE pour une soirée astro estivale à Janville près de Troarn. C’est sur le terrain attenant à la mairie que notre astro-club avait déployé ses instruments d’observation, aménagé des panneaux d’exposition thématiques à l’extérieur de la mairie. Et à l’intérieur un vidéoprojecteur et écran pour un quiz astro animé par Laurent
à partir de 21 H 00 en attendant la nuit et surtout que le ciel se dégage, les prévisions météo prévoyaient quelques rares éclaircies.

Une quarantaine de personnes dont des enfants avaient répondu au rendez-vous. Avant que ne commence le quiz, les curieux d’un soir ont pu consulter l’exposition et s’informer sur le matériel d’observation que nous avions mis en place. Si quelques belles trouées ont bien faites leur apparition pendant le crépuscule alors que les visiteurs étaient attentifs aux explications de Laurent en salle, le ciel s’est vite refermé
retirant tout espoir d’observer. La pluie s’est même invitée pendant que nous rangions notre matériel. Rendez-vous pris l’année prochaine pour ne pas rester sur un échec.

Pascal G.

 

Compte rendu de la Nuit des étoiles du samedi 10 août 2024 à Banneville sur Ajon

Le rendez-vous avait été donné à partir de 17 H 00 pour avoir tout le temps nécessaire à la préparation de l’évènement, mais aussi pour pouvoir nous retrouver et papoter. A peine avions-nous commencé notre installation, qu’une équipe de France 3 Normandie nous avait rejoint pour la réalisation d’un direct lors du journal régional du soir, et d’un reportage pour les éditions du dimanche. Bien entendu, nous avions au préalable donné notre accord et nous nous sommes prêter volontiers aux nombreuses prises de vues et interviews.

Après avoir préparé l’exposition à l’intérieur de la chapelle, installé les instruments d’observation, nous nous sommes attablé pour reprendre des forces grâce à l’excellent pique-nique que nous avaient concocté Bernard assisté de Catherine sa compagne. Le
public avait été convié à partir de 21 H 30, et grâce à une météo très favorable, les curieux d’un soir sont venus nombreux, estimés à 300/350, et les véhicules ont remplis rapidement le parking visiteurs et les abords des routes d’accès. Pas d’exposé de prévu, mais un beau croissant de Lune rasant l’horizon et qui fait toujours son effet au télescope, surtout dans le couchant.

Le public a été invité à découvrir l’exposition thématique à l’intérieur de la chapelle en attendant que la nuit nous recouvre de son manteau noir. Progressivement les étoiles les plus brillantes ont fait leur apparition avec le triangle de l’été qui trônait majestueusement, et les objets du ciel profond apparaissaient à l’oculaire des nombreux télescopes mis à disposition des observateurs.

Des files d’attente se sont formées autour de chaque instrument, avec de nombreuses questions posées par un public ébloui par ce qu’il pouvait observer à l’œil nu ou à l’oculaire, et les réponses données par les bénévoles ravis de transmettre leurs connaissances et leur passion de l’astronomie.

Puis le silence a été demandé afin que Tituan puisse micro en main, montrer à l’aide d’un rayon laser vert les principales constellations et leurs étoiles remarquables, et distiller quelques notions et explications afin que les curieux d’un soir puissent mieux comprendre ce qu’ils observaient. Mais la puissance trop modeste de la sonorisation n’a pas pu permettre à tous les participants de profiter pleinement de ses explications, le seul point négatif de cette superbe soirée.

Vers 22 H 30, lever de Saturne mais il a fallu attendre qu’elle prenne un peu de hauteur afin pour pouvoir avoir une image correcte de la planète aux anneaux,
ceux-ci étant très refermer et montrant une vision peu habituelle de cette planète. Avec ce beau temps et le peu de rosée, la soirée s’est prolongée bien au delà de minuit, et les derniers visiteurs partis, il a bien fallut tout remballer et tout ranger. Très satisfait d’une « Nuit des étoiles » très réussie même si cela n’a pas été de tout repos pour son
organisation et son succès. Rendez-vous en 2025 pour les éditions hivernale et estivale…

Pascal G.
Photos Nicolas D : https://photos.app.goo.gl/PdiV27XVVYanhUj87

Samedi 1er juin 2024 : Balade découverte des cadrans solaires en Suisse normande

Pour cette quatrième édition de balade découverte des cadrans solaires associant motards et astronomes, nous sommes 16 à nous retrouver à 13h30 sur le parking de l’église d’Amayé Sur Orne pour un périple autour de Thury Harcourt. Avant de le commencer, c’est l’occasion d’admirer de belles motos quasi de collection : deux BM de série K dont celle de Pascal, la Triumph néo-rétro de Philippe, la Suzuki Intruder de Christian et le Skycruiser 125 de Christophe, qui a peut-être moins de lustre que ces grosses machines mais qui a l’avantage d’avoir un tablier qui protège les jambes de son conducteur.

Pascal nous remet un papillon comprenant les lieux de découverte des cadrans dans l’ordre de la balade :

  • AMAYÉ SUR ORNE -15 route de Vieux,
  • SAINT REMY SUR ORNE – Église,
  • CLECY – Église,
  • THURY HARCOURT – Eglise
  • FRESNEY LE VIEUX – Église
  • MUTRECY – Église.

et nous entamons à pied la côte pour aller voir le cadran au 15 de la route de vieux.

C’est alors qu’arrive Gérard sur sa Harley. Finalement on est 17: 5 motos, 1 scooter et 3 voitures ! Le cadran d’Amayé est gravé sur le pignon d’une habitation. Il est classique, légèrement déclinant mais remarquable. Aux jumelles on peut lire 1817 gravée dans la pierre au-dessus du cadran. Nous regrettons l’absence de soleil. Le ciel est couvert et espérons les éclaircies annoncées. Cependant il fait frisquet, du coup de retour au parking nous en profitons pour nous couvrir un peu plus. Puis c’est le départ pour découvrir les cadrans suivants. Des indications de Pascal, le circuit fait 75 km avec 644 m de dénivelée. Nous longeons et traverserons plusieurs fois l’Orne enflée par les dernières pluies, et des champs de blés verts bordés et mouchetés de coquelicots comme une peinture d’impressionniste… Les routes de la suisse normande tiennent toutes leurs promesses.

Cette première étape est assez longue mais grisante et un vrai régal et se conclue par la route des crêtes où nous faisons une halte là où par beau temps se lancent les delta-planes et les parachutes ascensionnels. Malgré le temps couvert nous nous laissons saisir par cette vue vertigineuse où serpente l’Orne quand soudain nous nous sentons épiés par un drone presque dans les nuages, pour finalement découvrir qu’il est piloté par Nicolas.

 

 

 

À Saint Rémy en entrant dans le cimetière, nous passons devant l’if plus que centenaire qui abrite une vierge au sein de son tronc creux pour arriver au cadran solaire sur le flanc sud de l’église. C’est aussi un cadran classique sur une pierre rapportée légèrement de biais pour parfaire l’alignement.

Puis on poursuit avec le cadran de Clécy, village de caractère, qui est dans un angle de l’église, à 45°, là encore pour parfaire l’alignement, avec l’indication des heures sur un demi-cercle. Il est daté de 1745 mais malheureusement le style est absent.

 

 

 

 

 

 

 

À Thury-Harcourt, autre cadran autre style : nous découvrons un grand cadran carré, classique mais peint et coloré à la suite d’une soigneuse restauration. Il est légèrement déclinant du soir. Au-dessus dans un bandeau ocre se lit distinctement : « ASTRA RECANT HOMINES SED DEVS ASTRA RECIT » que Laurent nous traduit sans conviction par ‘‘ Les astres régissent les hommes mais Dieu gouverne les astres’’. Cependant grâce à lui nous comprenons l’idée. Et au-dessus de la devise latine on peut également lire la date :1789 !

Nous continuons pour Fresney le Vieux. Là nous aurions dû sortir la Lunt pour observer les protubérances solaires, mais le ciel s’obstine à rester couvert. Nous en profitons pour nous désaltérer et déguster quelques gâteaux apportés par Laurent et Philippe. Ce fut difficile de résister à ne pas goûter à tous les gâteaux. Mais nous n’oublions pas de contempler le cadran solaire ! Sa première originalité s’est d’être gravé sur une pierre légèrement bombée dans sa largeur. Ensuite la ligne qui borde l’indication des heures n’est pas circulaire mais plutôt en parabole. Se remarque aussi l’inégalité des espaces entre les heures pour compenser l’inexactitude de l’alignement Est-Ouest du mur.

 

Nous arrivons à l’église de Mutrécy après avoir traversé la forêt de Cinglais via des routes arborées comme des cathédrales. Là nous attend Christian qui nous avait perdu à la sortie de Thury. Il se fait gentiment chambrer : on accuse sa moto qui est une japonaise ! Quant au cadran de Mutrécy il est tout à fait différent des précédents : c’est presque un rectangle gravé en diagonale sur sa pierre avec pour style un portique c’est-à-dire une tige métallique tenue parallèlement au-dessus de la pierre par deux autres tiges qui lui sont perpendiculaires. Il est gravé de lignes chiffrées pleines pour les heures et de lignes pointillées pour les demis. Un second cadran, plus effacé se trouve sur l’autre pan du contrefort de l’église.

 

 

 

Nous sommes très près d’Amayé, le tour est terminé, mais avant de partir, Pascal nous demande lequel de ces cadrans solaires nous plaît le plus. La majorité se fait sur celui de Thury-Harcourt, ses couleurs et sa devise en sont certainement la motivation. Mais celui de Mutrécy par son originalité arrive bon second. Puis Pascal nous interroge pour savoir si nous sommes d’accord pour faire une autre randonnée l’année prochaine autour de Bayeux. C’est un accord unanime, alors à l’année prochaine pour une autre balade découverte des cadrans solaires.

Lien vers galerie photos

Pour ceux tentés par cette balade, voici la fiche du parcours: Balade autour de Thury Harcourt

Lilian L, Christophe B
(photos Nicolas D)

Sommer’Sciences

Sommer’Sciences à Sommervieu, c’est ce week-end! (samedi après-midi et nuit, ainsi que dimanche).

C’est libre et gratuit pour tous (ceci dit certaines activités comme la fabrication des fusées sont plutôt sur réservation préalable auprès de la Mairie).

Screenshot

 

 

 

 

NAT 2024

Quelles NAT cette édition 2024 !

Les NAT, ça se déroule en Touraine, à l’observatoire de Tauxigny, et c’est organisé par la SAT (Société Astro de Touraine). On était quasi 200 passionnés ‘astrocampeurs’ réunis durant ce long week-end prolongé de 5 jours et partageant la même passion et vivant au même rythme. Et parmi tous ces passionnés quelques girafons.

Les NAT, c’est bien plus que de simples soirées astro : c’est avant tout la détente. Il faut dire que tout est sur place et pas besoin de déplacer le matériel ni de faire de la route entre chaque soirée d’observation, il y a 5m entre le hamac et le Dobson ! Les NAT, c’est aussi des conférences sur des thèmes variés, la possibilité de voir d’autres instruments dont certains sont incroyables, des moments de partages autour d’un verre ou d’un repas, d’échanges et de rencontres, ou de retrouver des amis comme nos collègues du GAAC qui nous avaient reçu chez eux 2 semaines plus tôt.

 

Moi, j’arrive le jeudi. Je monte la tente et j’installe le matos à savoir mon 250 tubulaire sur une table équatoriale. Rapidement les premiers curieux arrivent : qu’est-ce donc ce télescope non identifié ? il est fait maison ? réponse oui. C’est un Dobson ? réponse bah oui. Et la table équatoriale ? réponse : faite maison aussi. Et le miroir ? réponse : fait à la sorbonne. Certains connaissent ou en ont entendu parler. Quant à la cage secondaire en roue de vélo elle fait toujours son petit effet : simple et efficace !

Puis c’est déjà l’heure de l’apéro entre girafons avant d’aller diner et d’assister à une conférence sur les étoiles à neutron de mon collègue Fabrice Mottez de la SAF. La nuit est tombée, et ce sont les premières observations et les premiers partages. Mais très vite on abandonne son instrument pour faire du TDA (Télescope des autres) : y a des 400, des 500 mais surtout un 600 équipé d’un OVNI (amplificateur de lumière). On a pointé M57 (nébuleuse de la lyre) puis l’œil du chat (NGC6543). En toute honnêteté c’est assez bluffant ; on est littéralement plongé dans les nébuleuses. Par contre ça amplifie aussi la diffusion et donc pas mal de lumière parasite. Mais cela reste une belle expérience. Bref c’est ça les NAT, vadrouiller et regarder dans les Dobson des autres.

Le lendemain les téléphones bipent non-stop de notifications d’aurores boréales potentielles. Le soleil est en pleine activité. On observe des flares mais surtout un méga groupe de taches. Le soir le KP atteint 7, puis 8 puis 9 ; pas d’observation, le ciel est drapé rouge. Ça monte jusqu’au zénith (et au-delà 😉). Ça photographie, ça filme, ça crie à chaque nouvelle « explosion » d’aurore. On appelle nos proches, nos amis. Impossible d’aller se coucher tellement le spectacle est splendide et incroyable. On y passe la nuit.

Qui aurait pu prédire que nous allions assister pendant plus de 6 heures aux aurores du siècle avec près de 200 passionnés sous une météo impeccable alors qu’elle a été pourrie toute l’année ! On est plusieurs à ne pas encore en revenir.

Aussi le lendemain on ne parle que de ça et le soir venu on espère encore en voir mais le ciel n’est pas top : brumeux et encore « pollué » d’aurores invisibles à l’œil nu. Aussi je pointe sur le croissant lunaire vers le terminateur et je propose à un pote de la SAF, lui aussi venu avec son club, de jeter un œil, histoire qu’il ait un aperçu de ce que va donner son futur 250 qu’il est en train de polir à la Sorbonne. On commence au 11mm puis on décide de mettre un oculaire de 3mm explore scientific: ça fait un grossissement de 408 fois! La table équatoriale fait le job et suit. On zoome ainsi sur Petavius sur les conseils de Christian Legrand (co fondateur de l’AVL, l’Atlas Virtuel de la Lune) et qui nous avait rejoint entre temps. On voit nettement les détails, le pic au centre du cratère et la faille qui le traverse. Mon pote est définitivement convaincu : les heures à ébaucher et à polir un miroir valent vraiment le coup !

Voilà, les NAT 2024 c’est fini. Le retour au quotidien est un peu difficile après toutes ces rencontres, ces moments de convivialités et surtout ces aurores boréales plein la tête. Vivement l’édition 2025 !

  

Christophe B.

Crédits photos Jeanne B. et Olivier L.