Bon nombre d’astronomes ou de passionnés par les sciences ont pu découvrir jeudi 18 février 2021 à partir de 21h00 le largage du rover « Perseverance » sur la planète Mars.
Cette étape était cruciale pour les projets à venir pour la communauté scientifique. Ce rover de la Nasa, envoyé en collaboration avec l’Agence spatiale européenne, tentera de sonder le sol Martien pour récupérer des échantillons de roches et du sol. Les buts seront d’expliquer la géologie de la planète, son climat antérieur, mais aussi et surtout de rechercher des traces de vie passée enfouie dans le sol. Comme l’a évoqué aussi Thomas Pesquet, cette mission contribue à la recherche de l’homme dans la quête de ses origines.
Pour mener à bien sa mission le rover se chargera de sonder plusieurs sites du sol Martien définis préalablement par les équipes scientifiques.
Des échantillons sous forme de p’tites carottes de cinq centimètres de diamètre seront prélevés et analysés, mais il est prévu que d’autres échantillons seront conditionnés sous cache dans des tubes en vue d’un futur retour sur la terre. Ainsi ils pourront être analysés dans des laboratoires équipés d’instruments de haute technologie, qui sont actuellement trop massifs pour intégrer un vaisseau spatial.
Le défi des ingénieurs sera que ces échantillons puissent arriver sur terre en restant intacts. Les tubes d’échantillonnage sont réalisés en titane, d’une longueur de 15cm (43 tubes au total). Le titane est un métal qui a la propriété d’être très léger (moins de 57g pour un tube) et très résistant. Ces tubes seront recouvert d’un revêtement blanc pour les préserver du rayonnement solaire. Chaque tube est sérigraphié afin de permettre aux équipes scientifiques d’identifier leur contenu; de plus ils doivent être suffisamment aseptisés de façon à ce que l’on puisse analyser un sol martien absent de toute contamination.
Technologiquement Perseverance, outre ses évolutions techniques (plus solide, des roues repensées pour effectuer des franchissements de terrain) et technologiques (un équipement élaboré (spectromètre, bras robotisé)), peut recueillir et stocker dans les meilleurs conditions les échantillons. Malgré tout il a des ressemblances avec son prédécesseur « Curiosity » qui a fêté ses 3000 jours en Janvier 2021 (voir article précédent sur Curiosity). Aujourd’hui Perseverance peut se targuer d’être l’astromobile le plus important en activité sur le sol Martien.
Mais la grande innovation de ce rover réside dans son système de recueil et de stockage d’échantillons, destinés à être ramenés sur Terre. De plus, lors de cette mission la Nasa a entrepris d’exploiter les services d’un « drone-hélicoptère », en réalité un gros drone placé sous le ventre de Perseverance, qui a comme p’tit nom «Ingenuity». Il aura pour défi de survoler la planète Mars dans une atmosphère cent fois moins dense que sur la terre. L’agence spatiale américaine n’a négligé aucun détail, Ingenuity est équipé de panneaux solaires pour recharger ses batteries avec une autonomie de quatre-vingt-dix secondes maximum par vol. Le délai de transmission entre la Terre et Mars est d’une vingtaine de minutes, ce qui empêche la Nasa d’utiliser un joystick pour piloter Ingenuity. Il devra donc se débrouiller comme un grand pour se diriger.
À noter que le retour des échantillons n’est pas prévu avant 2031 (si le projet ne prend pas de retard)
Pour conclure suite à un concours lancé en 2019 par la Nasa « Name the Rover Contest » auquel près de 28 000 jeunes Américains, de la maternelle au lycée ont participé; « c’est un jeune collégien de l’état de Virginie qui a proposé ce nom au rover avec aussi un texte court justifiant son choix».
La Nasa avait organisé un vote pour départager les neuf finalistes : Clarity, Courage, Endurance, Fortitude, Ingenuity, Promise, Tenacity, Vision et Perseverance.
Le nom de Perseverance rentrera dorénavant dans la postérité grâce à Alexander Mather ce jeune collégien.
L’Agence spatiale européenne sous l’effigie de l’Hexagone a également joué un rôle essentiel dans cette mission, en concevant la super Caméra. Cet instrument « made in France », développé par des chercheurs français et américains sous l’égide de l’IRAP (Institut de recherche en astrophysique et planétologie) de Toulouse, cumule cinq techniques pour effectuer des relevés qui permettent de mieux connaître le sol martien.
Le Robot Perseverance
Le drone Ingenuity
Crédit Photos Mars Nasa .Gov