Ce jour là, les éphémérides prévoyaient une occultation d’Uranus par la Lune de 17h41 à 18h16. Pour l’observer, Pascal nous avait proposé de nous retrouver à la cote 112 entre 17h et 17h30. Arrivé le premier, au bout de quelques minutes je commençais à douter de mon optimisme car sous le ciel encombré de nuages les éclaircies étaient rares. Mais l’arrivée de Pascal au moment où je posais le tube de mon Dobson sur son socle, ressuscita l’espoir. Il fut suivi d’Alain puis d’Anne Marie. En plus du Newton trois lunettes furent mises en place, et les éclaircies commencèrent à se faire plus rapprochées et plus longues. Le décompte des minutes commença pour observer Uranus disparaissant derrière la Lune. Pas de chance, Une série de gros nuage effaça la Lune dans nos oculaires.
Nous nous sommes consolés de cet échec par la certitude qu’il nous aurait été impossible de voir Uranus dans la lumière encore bien bleue du ciel crépusculaire. Il ne restait plus qu’à attendre la réapparition de la planète, et pour tromper cette attente en plus de la Lune elle-même, nous avons pu observer Jupiter et trois de ses satellites : à droite dans mon oculaire, Ganymède, à gauche Io qui sortant de derrière sa planète mère en semblait très proche, et enfin Europe. Quant à Callisto qui était invisible, il se trouvait derrière Jupiter si l’on en croit notre Guide du ciel. Et le décompte des minutes repris pour voir Uranus émerger du limbe Lunaire. Les éclaircies devenaient plus longues et plus fréquentes.
A 18h16 rien n’apparut, et les minutes passant, toujours rien. Malgré notre insistance, de cette parasite clarté grise qui entourait la Lune nous ne distinguions pas une seule étoile et encore moins le petit point bleuté d’Uranus que nous attendions. Le ciel était encore trop clair pour permettre à la faible luminosité d’Uranus de parvenir jusqu’à nous, et/ou, elle était noyée par la vive clarté de la Lune.
Après quelques minutes écoulées, il fut décidé de replier le matériel, mais avant nous n’avons pu résister à retrouver Jupiter entre les nuages. Nous avons pu constater une petite augmentation de la distance entre Io et Jupiter. Malgré l’impossibilité d’avoir pu observer l’occultation d’Uranus nous ne pouvons conclure que ces quelques heures furent un échec. Nous avons au moins eu le plaisir de redécouvrir le relief d’une Lune gibbeuse, et d’observer Jupiter.
Lilian L.