38 ans, originaire de Vire dans le Calvados.
Professeur de Mathématiques au lycée français de San Francisco où il vit depuis 6 ans.
En dehors de sa passion pour l’astronomie, il aime beaucoup le sport (vélo, tennis de table, course à pied, tennis, ski), les voyages et il s’intéresse à l’actualité en général.
GIRAFE Infos : Depuis combien de temps tu t’intéresses à l’astronomie ?
Nicolas LEGATELOIS : Je m’y intéresse depuis mon plus jeune âge. A 12 ans déjà, je m’ achetais une boussole et une carte mobile du ciel afin de repérer les constellations. Les jumelles m’ont permis ensuite de repérer les objets les plus brillants tels : Andromède (M31), l’amas d’Hercule, la grande nébuleuse d’Orion et bien sûr la lune qui continue toujours à me fasciner. Très régulièrement après l’école, ,j’allais me planter devant la vitrine de l’opticien local pour y admirer les petites lunettes et télescopes exposés. Je n’avais pas les moyens alors de les acheter mais cela ne faisait qu’entretenir davantage le rêve de pouvoir un jour observer dedans. Ce fût fait en août 1986 avec l’acquisition d’un 115/900 Ganymède. Et puis j’ai eu la chance de rencontrer celui que je considère comme mon mentor : Patrick Séhier. Il est arrivé comme conseiller principal d’éducation au lycée où j’étais étudiant ; passionné d’astro, il a rapidement monté un club dont je suis devenu très vite le membre le plus assidu. Il m’a entre autres initié à l’observation et à la photo argentique. Bricoleur hors pair, il a entièrement fabriqué sa coupole qui abrite un C8. Inutile de préciser que nous nous sommes liés d’amitié et que je ne manque pas une occasion lors de mes retours en France de le retrouver pour échanger où passer des nuits sous la coupole lorsque la météo le permet.
GIRAFE Infos : Quel(s) instrument(s)possèdes-tu ?
Nicolas LEGATELOIS : Je possède plusieurs instruments : ici en France, c’est à dire essentiellement l’été, j’utilise une lunette Takahashi de 102mm et un télescope de la même marque de 210mm sur une monture équatoriale motorisée (EM200). Je les utilise essentiellement pour faire de l’imagerie CCD.
A San Francisco, j’utilise une lunette TELEVUE de 101mm. J’ai la chance de pouvoir fuir la pollution lumineuse grâce à des amis qui possèdent un terrain isolé au pied de la Sierra Névada à Placerville. J’y passe plusieurs week-end par an. Je viens aussi d’acquérir très récemment un appareil digital 350 avec lequel je m’initie à la photo couleur..
GIRAFE Infos : Dans quelle catégorie d’amateur tu te situes ?
Nicolas LEGATELOIS : Disons que je me considère avant tout comme un amateur très passionné et un contemplatif, et c’est pour cela que mon activité principale est la photographie. Depuis quelques années que je la pratique, j’ai progressé mais il me reste énormément de choses à apprendre. J’aime aussi beaucoup observer la lune et les planètes.
GIRAFE Infos : Tu observes souvent le ciel ?
Nicolas LEGATELOIS : Pas autant que je le voudrais à cause des contraintes de la vie quotidiennes et aussi évidemment de la météo. En moyenne j’observe entre dix et quinze et fois par an.
GIRAFE Infos : Dans GIRAFE Infos sont publiées tes plus belles photos, principalement des photos du ciel profond, as-tu des conseils à donner à un amateur qui souhaite s’y lancer?
Nicolas LEGATELOIS : Tout d’abord, s’il s’agit de se lancer dans la photo astronomique en général, le mieux est de commencer par la lune. Il suffit pour cela d’un simple appareil numérique et d’une lunette ou d’un télescope. En tenant l’appareil à la main suffisamment près de l’oculaire et en multipliant les essais, on peut obtenir de bons résultats très rapidement.
Si on veut aller plus loin, et si on dispose d’un ordinateur portable, une webcam permet d’obtenir ,pour un coût raisonnable des clichés avec une meilleure résolution par addition des images issues d’un film vidéo AVI. Dans ce cas une monture équatoriale motorisée est souhaitable.
Enfin, pour ceux qui veulent se lancer dans la photo du ciel profond, il est nécessaire à cause des temps de pose bien plus long (de l’ordre de quelques minutes), de disposer d’une bonne monture motorisée parfaitement mise en station. Pour ce qui est de l’imageur il y a deux options : la caméra CCD ou bien un appareil digital disposant d’une pose B.
Les caméras CCD coûtent assez cher mais elles sont un peu plus abordables maintenant. Les appareils numériques ont beaucoup progressé et concurrence de plus en plus ces caméras CCD au niveau de leurs performances mais nécessitent cependant un investissement non négligeable de l’ordre de 700 euros. Cela me semble néanmoins la meilleure alternative pour commencer dans ce délicat domaine qu’est celui du ciel profond.
Dans tous les cas mieux vaut commencer par les objets les plus « brillants » tels :la galaxie d’Andromède (M31), la nébuleuse de la lyre (M57), Dumbell (M27), la grande nébuleuse d’Orion (M42) ou bien l’amas d’Hercule (M13) ou des pléiades (M45).
Une fois le matériel acquis, il ne faut pas attendre des résultats extraordinaires au début ,s’armer d’énormément de patience et aussi être persévérant, car cela marche rarement du premier coup. Il y a pas mal de ratés au début, et il ne faut pas céder au découragement. Heureusement grâce aux club mais aussi à Internet on peut plus facilement échanger et donc progresser dans sa pratique.
GIRAFE Infos : Dans l’actualité astro de ces derniers mois, y-a-t-il quelque chose qui t’a le plus intéressé ?
Nicolas LEGATELOIS : Oui, j’ai été particulièrement intéressé par la dernière éclipse de lune du 28 septembre 2007, que j’ai eu la chance de suivre et de photographier depuis San Francisco.
GIRAFE Infos : Tes projets astro pour l’avenir ?
Nicolas LEGATELOIS : Au niveau photo, j’aimerais me mettre à la couleur. Je vais commencer doucement avec l’appareil digital, puis ensuite je compte l’appliquer à la CCD, mais pour cela il va me falloir me mettre à l’autoguidage pour permettre des poses plus longues. C’est une grosse étape à franchir.
Dans un avenir plus lointain, j’aimerais pouvoir disposer d’un poste fixe. pourquoi pas une coupole? Il y a pleins de choses passionnantes dans notre ciel en France, mais je rêve de pouvoir un de ces jours observer le ciel de l’hémisphère sud, au Chili par exemple…..
Merci à Nicolas d’avoir bien voulu répondre à ces quelques questions. Retrouvez ses superbes photos sur son site web.